NOUVEL ARTICLE QUI PARAITRA DE TEMPS EN TEMPS. LE SUJET : "LES CONTES ET LÉGENDES DE FRANCE". SURTOUT N'HÉSITEZ PAS À ME DONNER VOTRE AVIS.
 


LA FOLIE D'UNE PRINCESSE

Sur les côtes battues par les vents de la Bretagne, entre Quimper et Douarnenez, une légende murmure encore sous les vagues : celle de la cité d’Ys, engloutie par l’océan à cause de la folie d’une princesse.

L'EXISTENCE DE LA CITE

LA FUITE DU ROI GRADLON

Ys était une cité magnifique, bâtie par le roi Gradlon pour sa fille Dahut. Protégée par des digues, elle vivait dans l’opulence. Mais Dahut, séduite par les forces obscures, ouvrit les portes de la ville à la mer. Gradlon s’échappa sur son cheval Morvarc’h, mais Dahut fut engloutie. On dit qu’elle est devenue une sirène et que la ville repose encore sous les flots.

STATUE EQUESTRE DU ROI GRADLON

Il n'existe aucune histoire originelle, car les versions les plus anciennes sont postérieures à la christianisation de la Bretagne. Les différentes versions constituent des variations plus ou moins réussies autour d'un thème lui-même peu stable. Il existe une grande quantité de versions, à peu près éloignées du mythe. La légende s'est construite et se construit encore au gré des imaginations.

[Voir la version Wikipédia]

ET MAINTENANT...

La baie de Douarnenez, avec ses brumes matinales et ses falaises escarpées, semble garder le secret. Certains pêcheurs affirment entendre les cloches d’Ys sonner sous l’eau…
 


UNE AUTRE VERSION PAR ANATOLE LE BRAZ

ANATOLE LA BRAZ

Anatole Le Braz collecte à la fin du XIXe siècle des éléments du folklore oral de Basse-Bretagne relatifs à la Ville d'Ys. Bien qu'il s'agisse de fragments sans cohérence, et qu'ils ne permettent pas de reconstituer une version préchrétienne de la légende, pour Françoise Le Roux et Christian J. Guyonvarc'h, ils permettent d'y discerner le thème de la femme de l'Autre Monde. Une différence importante avec la version de Souvestre réside dans le fait que Dahut est repoussée dans l'eau par son père, et non par la crosse du saint.

Le Braz recueille le motif de la « dormition » d'Ys en 1887 à Douarnenez, auprès de Prosper Pierre. Un marin aurait vu en plongeant au large une cathédrale illuminée. Il confie sa vision au recteur, qui lui répond « Vous avez vu la cathédrale d’Is. Si vous vous étiez proposé au prêtre pour lui répondre sa messe, la ville d’Is tout entière serait ressuscitée des flots et la France aurait changé de capitale ». Dans l'introduction à l'édition 1906 de La légende de la mort, Léon Marillier signale cette vision d'Ys comme ville « suspendue » par son engloutissement, plutôt qu'anéantie...

[Voir la version Wikipédia]

Chaque baie de la côte bretonne de la Manche et de la mer Celtique s'invente des traditions locales liées à une ville où un château englouti. L'ouest de la baie de Douarnenez revendique les vestiges d'Ys : d'anciennes voies romaines s'y arrêtent devant la mer comme pour mener à des lieux autrefois habités et plusieurs récits racontent qu'un pêcheur voit son ancre accrochée au clocher ou dans les barreaux d'une fenêtre de l'église

En marchant sur les sentiers côtiers, on ressent cette présence invisible. La Bretagne ne se visite pas, elle se ressent...

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